Un arrêt sur image du film Van Gogh de Maurice Pialat censuré par Facebook : la représentation du beau enfreindrait les standards de la communauté
Il s’agissait ni plus ni moins que d’un arrêt sur image du film de Maurice Pialat sur la vie de Van Gogh, représentant l’épouse de Théo Van Gogh accroupie pudiquement dans une bassine.
Cette scène est une œuvre d’art, dans le sens où elle montre un nu féminin dans un clair-obscur très intimiste, à la façon des nus de Renoir. Une belle scène, donc, où le corps féminin est dévoilé dans sa beauté simple, maternelle : c’est le corps d’une femme qui vient d’enfanter. Aucun aspect malsain, ni intention pornographique dans le regard du réalisateur.
Cependant, cette publication n’a semble t- il pas plu aux algorithmes de Facebook, qui ont déterminé qu’elle ne pouvait être maintenue en l’état. « Ils » m’ont adressé un avertissement, avertissement que j’ai contesté. Qu’à cela ne tienne, Facebook a confirmé sa décision, m’indiquant que « l’erreur est humaine » et qu’ils passeront l’éponge cette fois-ci, mais pas la prochaine. Comprenez que je vis avec l’épée de Damoclès au-dessus de ma tête, et avec la très désagréable sensation d’être épiée par un comité de censure, pour chacune de mes publications.
Si un nu aussi pudique que celui du film de Maurice Pialat doit être censuré, il semble qu’il faille alors censurer alors tous les nus de Renoir, le déjeuner sur l’herbe de Manet, les nus de Cézanne et le baiser de Rodin. Pour ne citer qu’eux.
Au-delà de l’aspect grotesque et parfaitement injuste de cette censure, l’incident révèle deux choses : que ce sont des algorithmes qui gouvernent notre liberté d’expression, et que ces algorithmes font un « tri » très partial entre les publications, suppriment délibérément celles qui contreviennent à l’ idéologie ambiante et parallèlement propagent des informations partiales voire mensongères sur toute une série de sujets essentiels.
Cela pose question sur les règles qui sous-tendent la politique de censure sur Facebook, règles qui s’appliquent aujourd’hui à la représentation de l’Art, du Beau, de l’esthétique et du vrai. Ces règles sont les mêmes sur Twitter, car alors que les comptes Twitter mettant en cause l’idéologie du genre sont supprimés par les censeurs du réseau social, toutes les publications LGBT propageant des fake news sont diffusés à grande échelle.
Nous savions déjà que la vérité était censurée ou muselée par les réseaux sociaux. Des publications traitant de faits objectifs ont été récemment censurées sous prétexte qu’elles seraient des Fake News : nous pensons en particulier à la vidéo d’Olivier Véran sur la propagation du virus, vidéo pourtant bien réelle. Mais les parodies ayant circulé à son propos ont fait l’objet d’une censure absurde par le réseau social. J’en ai également été victime il y a quelques mois.
Cette question de la censure reste très préoccupante, parce qu’elle vise des intérêts politiques et idéologiques, et cela doit nous alerter : non seulement nous sommes surveillés en permanence, mais en plus nos adversaires sont prêts à utiliser tous les ressorts possibles, y compris la peur, la pression, le chantage, et la censure, pour nous faire taire.
A la veille de l’ouverture de la course à la Présidentielle, et alors que l’opposition est bâillonnée depuis plus d’un an, que toute réunion est empêchée, il apparaît de plus en plus évident que nous devons trouver des leviers d’expression autres, qui nous garantissent une véritable liberté de parole, non soumise aux diktats.
A ce stade, il s’agit vraiment de promouvoir la démocratie et le pluralisme contre le rouleau compresseur de la pensée unique, nihiliste et libertaire.
Sabine Faivre, Psychologue et Auteur de « la vérité sur l’avortement aujourd’hui », Ed Téqui, 2006.