Le variant Philippot
À priori, pas d'antidote. La colère et le désarroi touche des millions de Français. Les annonces du président Macron de la semaine dernière ont fini de décanter. Le percolateur covidien sert l'une de ces dernières tasses . Et florian Philippot n'aime pas cela. La perte de liberté laisse comme un goût amer dans la bouche. Comme un café passé dans le même filtre que la veille. Vous sentez ? Bien. Nous y sommes
Depuis 35 semaines, inlassablement, l'ex numéro 2 du Rassemblement National, a mobilisé ses troupes contre la gestion de la crise du Covid par le gouvernement, visant notamment les contradictions d'Olivier Veran et de Jean Castex . Chaque samedi, il invite les français à venir se rassembler sous les fenêtres du ministère de la santé, Avenue de Ségur à Paris.
Debout sur un banc de bois, tel un tribun de rue, il condamne les mesures, dénonce le caractère oppressant, liberticide de la politique française. Depuis 35 semaines, Il y invite des commerçants, des sympathisants, des infirmières, des amis politiques aussi à venir contester et s'exprimer. Le banc devient estrade. Ces "amis" politiques se moquent un peu de lui en off. "A quoi bon rassembler quelques centaines de militants chaque samedi ? Cela ne changera rien". "Pathétique" même aurai je entendu. Pourtant ses craintes inlassablement déclamées dans un mégaphone ont atteint les oreilles de cette France qui refuse le dictat hygiéniste.
Je me souviens de ce samedi de janvier 2020 où la neige et le froid paralysaient les adversaires d'Emmanuel Macron rassemblés. Quelques deux cents personnes tout au plus. Mais florian Philippot ne lâchait rien. Il avertissait son public de la dérive, des menaces que représentaient les décisions de la majorité: État d'urgence, confinement, couvre feu, traitement et vaccin. Bref toute la politique sanitaire était passée au peigne fin.
Le 12 juillet dernier, Macron annonce aux français l'instauration du pass sanitaire, avant que le parlement n'ai donné son avis, comme si les députés étaient de simples scribes, avalisant les souhaits du Prince. Il rend, de façon insidieuse, la vaccination quasi obligatoire. Et semble ainsi donner raison au président des "patriotes".
Après avoir déclaré sa candidature le 14 juillet à l'élection présidentielle de 2022 et profitant ainsi de sa légitimité d'opposant numéro 1 à la gestion sanitaire, Florian Philippot invita les français à le rejoindre sous les mêmes fenêtres du ministère de la santé, celles qu'il tente de faire vibrer depuis des mois. La constance paye.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes furent présentes à l'appel de ce 36 ème samedi. Des personnalités comme Nicolas Dupont Aignan, des représentants de Via le peuple, des responsables associatifs, et surtout une grande armée de citoyens, d'anonymes, politisés ou non. Quelques complotistes aussi en soif de visibilité. On ne choisit pas sa famille comme on dit. Mais ces quelques énergumènes ne doivent pas entacher l'esprit de colère que Florian Philippot a su canaliser.
Le Gouvernement ne s'attendait pas à une telle mobilisation . Dans des dizaines de villes de France, les gens étaient dans la rue, criant leur craintes de voir leur pays se fracturer de nouveau. Les vaccinés équipés d'un pass sanitaire d'un côté, et les autres, se destinant à une vie d'exclus, de licenciés, de stigmatisés.
La pression médiatique, les tentatives de dénigrement du mouvement populaire ont déjà commencé. Même méthode qu'en 2018 face aux gilets jaunes. Pourquoi changer une méthode qui marche me direz vous. A la différence prêt, que les manifestants le savent. Et cela change beaucoup de choses. Les petites phrases assassines de Griveau et Castaner ont été remplacées par les piques acerbes d'Attal et Véran. Nouveaux acteurs mais avec le même scénario.
Au fil des jours, les français comprennent que les lanceurs d'alertes comme Philippot ont en partie raison. Le pass sanitaire est un outil qui risque d'opposer deux France.
En s'y opposant comme figure de proue, Philippot va tenter de jouer son destin présidentiel. Le pari est audacieux, risqué, dangereux même, car il se bâtit sur une ligne de fracture quasi philosophique: Entre ceux qui veulent mourir en bonne santé, et ceux qui voudront mourir en étant libres. L'appel aux français de battre le pavé de nouveau le 24 juillet nous le dira. A suivre.
Benjamin CAUCHY, conseiller en communication & chroniqueur ( Cnews, GGRMC, SudRadio, Tysol)