Entre deux mises en scène de migrants à la frontière et autres manipulations sur la communauté LGBT, voilà que la presse viennoise brandit le spectre du Polexit... Alors que les cadres du PiS affirment clairement qu'ils ne l'ont jamais envisagé.

L'idée de cette chronique m'est venue après une discussion avec mon informateur n°1 sur la politique polonaise : ma grand-mère. Oui, lorsque vous voulez savoir ce que la presse mainstream veut faire rentrer au forceps dans le cerveau des gens (y compris ceux qui s'en moquent), il faut écouter ce que dit votre mamie branchée sur BFM, excellent baromètre en la matière. Sur un ton inquiet, elle m'a donc dit : "Attention, à la télé ils ont dit que la Pologne allait quitter l'UE, et qu'il y avait une montée de l'antisémitisme là-bas ! Et aussi, faut voir comment ils traitent les homosexuels !". Bientôt, les bûchers de sorcière et les sacrifices humains. Sur place, je mange des piernik (pain d'épice polonais) au chocolat, dans un soleil d'automne radieux.

Soyons sérieux deux minutes : à peu près personne ne souhaite le Polexit. En revanche, beaucoup de polonais aimeraient que Bruxelles arrête ses dangereuses crises d'hystérie. Petit retour sur les conflits entre l'UE et la Pologne:

Plusieurs sujets sont mis sur la table : protection de l'état de droit, protection de la "démocratie", du droit des femmes, du droit des homosexuels. J'allais oublier le droit des forêts et le droit des mines de charbons. En fait, n'importe quoi qui puisse laisser penser que la Pologne "c'est les méchants", se verra tendre un micro. L'enjeu, comme nous allons le voir, n'est pas la défense de quoi que ce soit, mais bien une attaque partiale et brutale.

Démocratie, droits de l'homme, état de droit : un champ de mine conceptuel dans lequel on vous fait courir les yeux bandés. Ces termes flou commencent et s'arrêtent selon le bon-vouloir du sophiste qui les manie. Contre ce "sfumato" marxiste, prenons quelques cas concrets pour y voir plus clair :

- L'UE n'a pas bougé son petit doigt pour défendre les ennemis politiques français, le plus récent étant Eric Zemmour que le CSA a tenté (sans succès) de limiter dans sa prise de parole, alors qu'il disait ce que la plupart des français pensent. 75% des médias sont affichés de gauche, parfois d'extrême-gauche, et les journalistes ne s'en cachent pas. Et pour cause : l'université française et les écoles de journalisme sont toute unilatéralement de gauche. Là, silence radio sur la "démocratie française".

- Quand les GAFAM suppriment les comptes et les chaînes des penseurs et influenceurs (de droite, bien sûr), censurant de facto le débat libre des idées, ça n'est pas non plus une "atteinte à la démocratie". Certains se sont même fait bannir de Tipeee, Air'bnb, ou carrément de Paypal. Quand Jared Taylor, Brittany Pettibone, Martin Sellner ou Lauren Southern se font interdire d'accès au sol britannique, silence radio aussi. Le même mois où l'écrivain Ziemkiewicz se voit refuser l'entrée en Grande-Bretagne, le député conservateur David Amess meurt dans une église sous les coups de poignard d'un somalien islamiste.

- Pour les droits de l'homme et toute ses variantes, je n'ai pas le souvenir que l'UE ait sévi pour obliger ses membres à protéger leurs citoyens contre les délinquants multirécidivistes, les terroristes, agresseurs et violeurs de rue. Dans ce domaine, la Pologne est pourtant exemplaire. Et pour ce qui est des agressions contre les homosexuels, il me semble que le dernier massacre en date dans un club gay a été commis par un islamiste à Orlando (US) en 2016. Silence radio d'ailleurs, sur les conditions de vie des homosexuels dans les quartiers remplacés de France, alors que les témoignages affluent. Si le sort réel des homosexuels et des femmes importe tant aux européistes, pourquoi ne s'inquiètent-ils pas de la montée en puissance de l'islam ? Pourquoi être si zélés contre le christianisme, pourtant moins restreignant et plus égalitaire ? Deux poids, deux mesures.

- Pour la justice, 30% des magistrats français sont inscrits à un syndicat ouvertement d'extrême-gauche, et rendent des jugements totalement impartiaux, pro-migrants, pro-délinquants, anti-français. Pas d'hystérie sur l'état de droit en France, étrangement. En ce qui concerne la primauté des lois polonaises sur les lois européennes... C'est aussi ce que la plupart des pays européens ont estimé, France et Allemagne incluse. Alors pourquoi ne le reprocher qu'à la Pologne ?

Arrêtons de tourner autour du pot : le vrai problème est ailleurs.

La vérité, c'est qu'une petite clique de dirigeants non-élus ont décidés qu'ils étaient le phare de la civilisation, les grands-prêtres de la religion du progrès, et par conséquent les inquisiteurs de ce dogme.

C'est avant tout une agression pour des motifs idéologiques, car la Pologne est exactement ce que l'église bruxelloise déteste : un pays qui affirme ses racines, son identité, son modèle traditionnel, qui refuse le consumérisme américain, le wokisme délirant, et qui a le culot de réussir en plus de ça. Tous ces prétextes (état de droit, droit de l'homme, démocratie) ne sont que des moyens de pression dans un billard à trois bandes qui vise la soumission, et le contrôle du territoire polonais.

Le destin de millions de gens se joue peut-être sur ce bras de fer idiot initié par Bruxelles, qui ne supporte pas de ne pas avoir ses petits pions au pouvoir pour contrôler une Pologne devenue enfin bien docile.

Honte, donc, sur Tusk et ses sbires. Cette opposition polonaise ressemble de plus en plus a une ex-copine pleine de rancoeur qui raconte des horreurs sur votre compte pour se venger d'un amour éconduit. Totalement vendue à cette clique d'idéologues bruxellois, ce troupeau de traîtres joue sur la peur de la partie la plus naïve de la population, éternel maillon faible du jeu démocratique.

Triste aussi, le piètre jeu d'acteur d'Ursula van der Leyen : "L'Union Européenne est une communauté de valeurs et tous les membres doivent la respecter !". Mais de quelles valeurs parle-t-on ? Qui décide ? Et pourquoi ça ne serait pas des valeurs plus "traditionnelles", qui ont pourtant fait leurs preuves ? En terme de moeurs, je ne suis pas vraiment un patriarche de l'ancien testament... Mais la "tradition tranquille" me semble plus saine que les valeurs des bureaucrates bruxellois, qui sont en fait celles d'une poignée de soixante-huitards dé-constructionnistes et de professeurs mabouls californiens.

A vous de voir, mais personnellement, j'ai fais mon choix.

Paul Bartholomée