La Pologne, l'autre pays d'accueil des migrants
Depuis les dernières semaines, la Pologne a été plus que jamais la cible de toute la bien-pensance occidentale et des technocrates bruxellois.
Cela s’explique notamment par la crise qui a démarré à sa frontière avec la Biélorussie de Lukashenko, où de nombreux migrants essaient de pénétrer le territoire polonais.
Ce n’est pas la première fois que l’Europe, le gouvernement français et tant d’autres viennent se mêler de la politique polonaise en les sommant de se ranger en bon soldat devant les injonctions de Bruxelles. On a même vu des personnalités du gouvernement comme Clément Beaune (secrétaire d’état chargé des affaires européennes) monter au créneau face à la Pologne, n’hésitant pas à tenir des propos inacceptables pour une personne occupant sa fonction, et à distiller des fausses informations.
Alors on l’a beaucoup entendu récemment et ces dernières années, la Pologne ne fait pas sa part des choses dans l’Europe en termes d’accueil de réfugiés, et ne se sert de l’Europe qu’à son intérêt.
A l’instar des déclarations de Mr. Beaune sur les soi-disant zones « anti-LGBT », c’est entièrement faux.
Le cas ukrainien
Il y avait environ 50 000 ukrainiens en Pologne en 2011.
Depuis la terrible guerre de Crimée et du Donbass, de nombreux ukrainiens ont été dans l’obligation de quitter leur foyer, après avoir tout perdu.
En 2019, plusieurs années après le début de la guerre, un quart des trois millions de permis de séjour accordés dans l’Union européenne en 2019 l’ont été à des Ukrainiens.
La Pologne en a accueilli à elle seule 551 000. En plus de ces 551 000 ukrainiens, 173 000 ressortissants d’autres pays ont rejoint la Pologne en 2019, faisant de la Pologne la nouvelle terre d’accueil de l’Union Européenne ; 25% des permis de séjour, loin devant l’Allemagne (460 000, 16%), L’Espagne (320 000, 11%) ou encore la France (10%) et l’Italie (6%).
En 2021, il y a environ 850 000 travailleurs ukrainiens légaux en Pologne en 2021, soit 100 000 de plus qu'en 2020. Ce sont les estimations des personnes qui paient des cotisations en Pologne.
Il faut y rajouter tous les étudiants (environ 50 000), les réfugiés, et les entrées illégales.
L’institut économique polonais a estimé qu'il y avait environ deux fois plus d'immigrants illégaux ou de personnes travaillant dans l'économie souterraine, soit environ 1,5 millions.
Au total, il y aurait entre 1 et 2 millions d'ukrainiens travaillant en Pologne.
Après le conflit en Crimée et Donbass, le statut de réfugié a été demandé environ 50 fois plus.
La Pologne, terre d’accueil également pour les biélorusses
En 2021, le nombre de citoyens biélorusses titulaires d'un permis de séjour valide en Pologne a dépassé les 30 000, soit 50% de plus qu'il y a deux ans.
D'août 2020 à mars 2021, plus de 630 biélorusses ont soumis une demande de statut de réfugié.
La Pologne, eldorado migratoire ?
Plus de 6000 personnes se sont déjà fait accorder le statut de réfugié en 2021 en Pologne.
Si la Pologne, l’un des dernières réelles démocraties en Europe voit son nombre d’immigrés augmenter, ce n’est pas seulement à cause des guerres et des conflits dans les pays voisins. Beaucoup de personnes ont fait le choix d’y émigrer pour retrouver une qualité de vie et des traditions à l’européenne qu’ils ne trouvaient plus chez eux. Ces expatriés sont français, italiens, espagnols, portugais, britanniques, etc.
Tant de choses seraient à dire, on pourrait aussi parler des géorgiens, des vietnamiens, des indiens.
La Pologne n’a aucune leçon à recevoir ni de Bruxelles, ni de Paris, ni de Berlin, en termes d’accueil et de politique migratoire. Surtout lorsque la Pologne est un des seuls remparts de l’Europe face à la vague migratoire. C’est après tout à Varsovie que Frontex a ses bureaux, tout un symbole !
Alors quelles sont les raisons qui poussent à tant d’hostilité à l’égard des Polonais ?
Les mauvaises langues vous diront que c’est parce que ces personnes qui ont rejoint la Pologne s’assimilent, y apprennent la langue, y travaillent et participent à l’écriture d’une histoire commune dans le respect des traditions, n’en déplaise aux bien-pensants qui préfèrent une immigration au service des déconstructeurs, des progressistes et des dictateurs de l’émotion.
Arnaud FOURNIER