Carnet d'un Français réfugié en Pologne: Pourquoi nous quittons la France ?
Dans l'ordre des priorités, vient d'abord la sécurité. On peut bien débattre sur les préférences sociétales et culturelles, mais il me semble que quand on est quelqu'un de raison, on préfère tout de même sa sécurité immédiate au quotidien, pour soi et pour sa famille. Un simple chiffre : la Pologne, c'est un taux de criminalité, d'agressions et de viols entre 15 et 20 fois plus bas qu'en France.
Je sais que les français n'y croient pas, en général. "Un pays sûr ? Impossible mon vieux, c'est dans votre tête."
C'est ce qu'on appelle une prison mentale, dont je vous invite à vous évader. Ici, quand une femme rentre tard le soir, elle n'a pas peur de finir dans un fossé en plusieurs morceaux. Elle ne se fait pas accoster incessamment, entreprendre violemment, insulter sans raison, cracher dessus en cas de refus, voire pire. Il en va de même pour les hommes, qui connaissent très bien la foudre qui peut s'abattre sur eux sans aucune raison, venant des mêmes délinquants. Le quotidien ici, n'est pas de sauter de drames en drames en espérant que vous ne serez pas le prochain à la page des faits divers.
Mais la dangerosité pure ne fait pas tout, car il y a aussi la démotivation et l'injustice profonde résultant du fait que l'état, la police et la justice ne feront rien pour que la situation s'améliore. Du côté des citoyens, la plupart sont aussi contre vous car ils ont été sagement domestiqués pour vous fliquer, vous rabrouer, se poser en sauveurs de pacotille devant vous, qui sombrez dans "la haine" (comprenez : la lucidité). Qu'il est méchant, qu'il est salaud, l'homme qui voit les problèmes et ose vouloir les régler !
Les gens qui osent parler de l'éléphant dans le couloir (l'insécurité due à l'immigration) se font régulièrement "cancel" : on appelle leurs employeurs, leurs proches, on fait sauter leurs comptes en ligne, on leur empêche d'exister et on leur nuit par tous les moyens. Pas besoin de loi, pas besoin d'étoile jaune : personne ne veut s'associer à un infréquentable. L'homme lucide est l'intouchable de la France ahurie.
On se demande pourquoi on veut partir de ce paradis, vraiment.
Vous pouvez aussi avoir simplement envie d'un environnement sain, pour vous et pour vos enfants, car il y a en effet des choses auxquelles un humain lucide et sensible ne veut pas participer. Cette "société française" est une gigantesque opération de dé-civilisation, de corruption des esprits et de mensonge perfide. Voici le spectacle nauséabond que l'on est censés supporter : publicité dans le métro pour des sites de rencontre adultère, rues infestées de migrants sous crack (dans les capitales), campagnes rongées par le lifestyle de la défonce / rave party, publicités qui sont un déferlement de propagande woke, émissions de télé débilitantes où des rappeurs vulgaires et ignares se voient tendre le micro, entre deux actrices porno et un ancien dealer qui sort un livre.
Nous ne supportons plus de voir cette justice ne pas punir les criminels, tandis que les médias publics criminalisent les braves gens. Assez du spectacle pathétique des djihadistes du bataclan qui se plaignent de leurs conditions d'incarcération, ou des délinquants qui passent 20 fois devant la justice avant d'être remis en liberté. Assez de la célébrations des passeurs de migrants, héros des associations antiracistes, assez du président qui fait des roulades et qui invite à l'Elysée une troupe de transexuels queers pour animer sa soirée pour la fête de la musique. Assez de ces crachats au visage, continuez le cirque sans nous.
Mes enfants ne grandiront pas avec cette pollution mentale. Ils grandiront en Pologne, c'est à dire en Europe.
Je pourrais aussi parler du chômage risible (5%) et de la croissance polonaise (une des meilleures d'Europe) qui en font un pays très attractif, ou encore des relations homme/femme qui sont restées saines -ce qui rend la vie plus respirable, pour milles raisons.
Mais je préférais dédier cette chronique au tourment intérieurs, ceux dont on ne peut pas parler avec des chiffres.
Un désir général de survie et de dignité, voilà ce qui peut motiver un français à prendre un aller simple pour le pays de l'aigle blanc.
Paul Bartholomée