Un conseiller d'Etat suisse réclame des mesures liberticides
Le conseiller d’Etat de Genève ne cache pas son intention d’en découdre avec les réfractaires à la vaccination. En octobre dernier, celui-ci avait appelé les citoyens à la délation dans les restaurants.
La vidéo avait suscité un véritable tollé sur les réseaux sociaux : il expliquait : « si vous vous asseyez dans un restaurant et que vous constatez que personne ne vous demande votre certificat Covid, ou ne vous demande même pas votre identité, au point que le certificat se passe d’un copain à l’autre, vous devez être convaincus que votre sécurité sanitaire n’est pas garantie dans cet endroit. Et je ne peux qu’encourager les personnes qui constatent ces défaillances de la part des restaurateurs, à quitter les lieux et à le faire savoir ».
Tout cela, bien sûr, pour la « sécurité » de tous.
Il ne se contentait pas d’inciter à la délation, il voyait dans ce geste « citoyen », le moyen d’ « enrayer l’épidémie ».
Au-delà de son aspect parfaitement amoral, cette incitation, visiblement, n’a pas payé.
Qu’à cela ne tienne : Mauro Poggia n’a pas hésité le 20 août dernier à expliquer sur la chaîne « Léman bleu » sa volonté de faire payer les non vaccinés : l’expression « faire payer » s’entendant au sens premier, puisqu’il demande que les non vaccinés payent en cas d’hospitalisation et d’incapacité de travail suite à une infection au Covid-19.
« La solidarité à l’égard des non vaccinés a ses limites », dit-il.
Il y a deux jours, et alors que la vaccination montre chaque jour ses limites et insuffisances, celui-ci a récidivé dans sa position « anti anti vax » : à l’appui de ses dires, le fait que selon lui les critiques contre les non vaccinés seraient de plus en plus acerbes sur Twitter, ce fait étant, d’après lui, la preuve qu’ils auraient raison sur la nécessité du vaccin. CQFD.
Et d’affirmer : « les vaccinés réalisent que le retour à la normale tant attendu est retardé par les anti-vaccins ».
Toujours selon Mauro Poggia, les responsables de la poursuite de l’épidémie seraient évidemment les non vaccinés, désormais très minoritaires, et non pas les vaccinés eux-mêmes.
Aujourd’hui, il demande explicitement que les non vaccinés qui se font tester soient « privés de certificat », ce qui reviendrait à réserver le pass aux seuls vaccinés ou guéris du Covid.
En clair, il demande que le pass soit exclusivement un pass vaccinal. Cette position décomplexée, parfaitement anti démocratique, qui conduit à une ségrégation sanitaire, se diffuse un peu partout.
Cependant, les Etats reconnaissent qu’il n’est pas possible d’obliger les gens à se faire vacciner : pourquoi donc ? « C’est compliqué eu égard à l’Etat de droit et à la difficulté de contrôler efficacement une telle mesure » explique-t-il à Léman bleu.
Donc, comme cela porte atteinte à l’Etat de droit, il propose de contourner le problème en prenant à la gorge les récalcitrants : par le porte-monnaie, par la pression, par la restriction de leurs libertés fondamentales.
Le respect de l’Etat de droit n’est en effet pas négociable, la preuve.
Sabine FAIVRE