C'était il y a 40 ans, l'état de siège en Pologne
Le 13 décembre 1981, le dictateur communiste et général Wojciech Jaruzelski proclame l'instauration des lois martiales.
Dans le but de mettre au pas les 10 millions de Polonais, vent debout derrière Solidarność pour mettre fin au totalitarisme soviétique.
Un des derniers épisodes sanglants de l'histoire polonaise.
En effet, ces événements, qui dureront jusqu'au 22 juillet 1983, feront près de 100 morts selon l'IPN ( Institut de la Mémoire Nationale) et 21 blessés. La gauche tirant sur le peuple, fantastique, non ?!
Une période où les arrestations arbitraires iront bon train, 10 131 Polonais seront internés dans des camps pour opposants politiques comme à Strzebielinek, ou condamnés à des peines de prison à l'instar de Kornel Morawiecki, père du Premier ministre Mateusz Morawiecki.
Le camp de Strzebielinek a vu parmi ses détenus le Président Lech Kaczyński et un des anciens rédacteurs en chef de Tygodnik Solidarność (Tysol) et Premier ministre Tadeusz Mazowiecki.
La situation plongera la Pologne dans un marasme économique et obligera le gouvernement communiste à introduire des tickets de rationnement pour les prolétaires, bien sûr.
Les associations comme le Niezależne Zrzeszenie Studentów (Syndicat des étudiants indépendants) ou bien le Stowarzyszenie Dziennikarzy Polskich (Association des journalistes polonais) seront interdites ou dissoutes.
La propagande contre Solidarność sera de mise accusant le syndicat d'être un ennemi du peuple et un allié de la société bourgeoise capitaliste, les miliciens communistes tagueront sur les murs des villes des graffitis tels que "S=$" (Solidarność égal dollar).
Ces lois martiales susciteront l'indignation de nombreuses personnes à l'ouest.
Des manifestations auront lieu à Paris et Frank Sinatra chantera une chanson en polonais "Wolne Serce" ( Coeur Libre) dans une série d'émissions en soutien aux Polonais : Let Poland be Poland, Żeby Polska była Polską (que la Pologne soit la Pologne). De quoi dénoter, avec le comportement de certains occidentaux vis-à-vis de la Pologne d'aujourd'hui.
Le Pape Jean-Paul II, écrira une lettre au dictateur, dans laquelle il l'exhortera à "arrêter les activités qui apportent avec elles l'effusion du sang polonais".
En 2007, un procès a eu lieu contre les protagonistes de cette répression morbide.
Enfin, si on peut appeler ça un procès, la plupart des accusés ne seront pas condamnés, pour des raisons de santé, parmi lesquels le dictateur Wojciech Jaruzelski lui-même.
Un ancien magistrat, Tadeusz Skóra sera relaxé en raison de son immunité de juge.
Seuls les bras armés du régime seront condamnés à 4 petites années de prison parmi lesquels le général Czesław Kiszczak qui était ministre de l'intérieur de Wojciech Jaruzelski. Czesław Kiszczak qui verra sa peine confirmée en appel.
Dans cette période trouble que nous traversons, nous ne devons pas oublier ceux qui sont tombés, pour la liberté.
Florian MAREK, chroniqueur Tysol.