France - Pologne, culture et science

Suite de notre récit sur l’histoire commune de nos deux pays.
 France - Pologne, culture et science

Il est peu de personnages historiques présentant un destin aussi passionnant que ceux de Frédéric Chopin, Marie Curie, Adam Mickiewicz, Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine, Philippe Girard et Romain Gary.  Ces six personnages appartiennent à première vue à des mondes et des disciplines et des périodes bien différentes. Mais en grattant le vernis on découvre que quelque chose les relie.  Terre d’exil pour certains et terre d’accueil pour d’autres, la Pologne et la France font office de vecteurs entre ces êtres qui, à leur simple évocation, ravivent et pérennisent le lien qui unit ces deux pays.

 

Frédéric Chopin. Peut-être le plus célèbre des franco-polonais. Né en 1810 en France d’un père Français et d’une mère Polonaise, il s’est toujours considéré avant tout comme Polonais. Il fait ses premières armes musicales à Varsovie, ou il passe les 20 premières années de sa vie. Il passe ensuite à Vienne ou il subit d’importantes déceptions, avant de s’établir définitivement à Paris à partir de 1831. Il y connaîtra un grand succès, favorisé par le contexte politique de l’époque. En effet, au même moment en Pologne se déroule une insurrection patriotique contre l’occupation russe. L’écrasement sanglant de cette insurrection polonaise entraîne des sentiments favorables dans les salons parisiens. Le monde de la culture découvre ainsi ce pianiste polonais dont les compositions romantiques suscitent de puissantes émotions. Ses principales œuvres sont les Nocturnes, les Préludes, le Etudes, les Mazurkas et les Valses. D’une santé très fragile, il est emporté par la tuberculose à l’âge de 39 ans. Son corps est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris mais son cœur se trouve à Varsovie, témoignage de son attachement à ces deux pays.

 

Marie Curie. Notre prochain portrait sera celui d’une femme. Pas n’importe laquelle, une femme d’exception de par sa vie, mais surtout de par sa contribution dans le monde scientifique. Notre héroïne porte le doux nom de Maria Sklodowska est vit le jour à Varsovie le 7 novembre 1867. Son enfance, elle la passa auprès de sa famille ; son père, sa mère et ses quatre frères et sœurs. Très vite, un trait de caractère allait se dégager de sa personne : l’ambition. Mais elle était pauvre et n’avait comme tout diplôme que l’équivalent actuel du baccalauréat...Pourquoi deviendrait-elle quelqu’un ? Pour autant, la petite Maria en était sûr, sa vie ne ressemblerait pas à celle des autres femmes de son époque. Tout, ses dons, son éducation, sa philosophie, la nature de son ambition...Tout l’en écarte.  Alors, rien ne l’arrêtera ! Et ce qui pour une jeune femme de cette époque aurait pu choquer, Marie n’hésita pas à le faire. A l’âge de vingt ans, elle partie vivre seule à Paris après avoir travaillé pendant trois ans en tant que tutrice dans une famille en province. Les études étaient interdites pour les femmes en Pologne, alors la Sorbonne l’accueillit à bras ouvert. Celle qui portait encore le nom de Maria Sklodowska s’échina jour et nuit à étudier la physique ainsi que la chimie à tel point qu’elle négligeait tout le monde parisien qui l’entourait.  Mais si elle ne prenait pas la peine de remarquer la société autour d’elle, un homme quant à lui, l’avait bel et bien remarquée. Il s’appelait Pierre Curie, était également physicien et malgré d’être de huit ans son aîné, il fut subjugué par elle qui « n’était pas encore belle ». Très vite une relation qui conjuguait amour véritable et passion scientifique les lia jusqu’à leur mort respective. Marie Curie continua de mélanger travail et vie familiale et ainsi commença avec son époux le travail d’une vie ; celui sur la radioactivité.  Marie Curie devînt la première femme de l’histoire à recevoir un Prix Nobel et à en recevoir deux dans deux domaines scientifiques bien distinct. Le premier en 1903 en physique et le second en 1911 en chimie. De par son mariage, Marie Sklodowska-Curie devient française, mais elle mettra un point solennel a ne pas oublier son identité polonaise ! Et pour cause, elle apprit le polonais à ses filles Irène ( qui deviendra scientifique) et Eve ( future diplomate) et les emmena en Pologne. Et surtout elle donna pour nom « Polonium » à un nouvel élément. A la suite de son exposition aux radiations, Marie Curie développa une maladie encore inconnue à l’époque et s’éteignit le 4 juillet 1934 à Passy. Depuis 1995, Marie Curie repose paisiblement au Panthéon.


Adam Mickiewicz. Considéré comme l’un des plus grands écrivains polonais, si ce n’est le plus grand, il est l’une des figures majeures de la littérature romantique du XIXème siècle. Né en 1798 à Nowogródek dans l’actuelle Biélorussie,  il est actif dans les mouvements patriotiques opposés à l’occupation russe. Il est arrêté par l’administration tsariste et exilé en Russie. Ensuite, il voyage à travers l’Europe avant de s’installer à Paris après l’insurrection polonaise de 1830-1831. Il y fréquente les cercles d’émigrés, adhérant à la Société historique et littéraire polonaise dont feront partie de très nombreuses personnalités culturelles comme Chopin, Krasinski, la Fayette ou Michelet, et les salons littéraires de la ville. Il enseigne plusieurs années au Collège de France puis devient diplomate en mission pour la France auprès de l’Empire Ottoman. Il y meurt en 1855 du choléra. D’abord enterré à Montmorency, sa dépouille est transférée en 1890 à Cracovie dans la cathédrale de Wawel. Ses plus grandes œuvres sont « les  Aïeux » (1823, troisième partie publiée à Paris en 1832), le « Livre de la Nation et du pèlerinage polonais » (écrit et publié à Paris en 1832) et « Pan Tadeusz » (écrit et publié à Paris en 1834). Son séjour parisien aura donc constitué l’apogée de sa carrière littéraire.


Jean-Pierre Norblin, né en 1745 et mort en 1830, fut un peintre, dessinateur, graveur et caricaturiste français. Alors qu’il commence sa carrière en France, sa rencontre avec le prince polonais Adam Kazimierz Czartoryski en 1772 va donner à sa vie un tournant bien singulier. Après avoir voyagé à ses côtés, Jean-Pierre Norblin va s’établir durablement en Pologne. En effet, ce n’est que trente ans après qu’il regagnera la France. Pendant cette période, il n’aura de cesse d’être au service des plus grandes familles polonaises comme artiste protégé ou précepteur de leurs enfants. Jean-Pierre Norblin devînt citoyen polonais et épousa Maria Tokarska une polonaise avec laquelle il aura deux fils. Il trouvera en Pologne une grande reconnaissance en y étant considéré comme l’un des peintres les plus importants du siècle des Lumières. Ses travaux les plus connus sont ses illustrations de Myszeida. Il sera au service du roi Stanislas II de Pologne et ouvre son école d’art à Varsovie en 1790. Cette arrivée à Varsovie va lui permettre d’être le témoin de grands événements historiques qu’il retranscrira au travers de ses œuvres, notamment le soulèvement de Kosciuszko en 1794 qui permet de le rendre célèbre en tant que peintre-chroniqueur, mais également l’accrochage des portraits des traîtres de la Confédération de Targowica sur la place du marché de la vieille ville de Varsovie ou encore le massacre de Praga.  Lors de son retour en France à partir de l’année 1804, Jean-Pierre Norblin continuera de peindre en servant de ses premières ébauches polonaises ou en relatant des événements contemporains, notamment les guerres napoléoniennes.


Philippe de Girard. Un des plus grands inventeurs français du début du XIXème siècle. Il sera l’auteur entre autres d’une machine à tisser le lin, qui le rendra célèbre jusqu’en Pologne et en Russie. Né en 1775, il participe aux combats de la Révolution Française du côté des Fédérés. Après le siège de Toulon il est contraint de s’exiler en Suisse, puis reçoit l’autorisation de revenir en France. Inventeur précoce, il multiplie les travaux et finit par être reconnu par l’administration impériale. Néanmoins, il rencontre des soucis financiers et doit s’expatrier. Accueilli en Pologne, il monte une usine de tissage de lin en 1825 à Varsovie puis un grand centre régional en 1830 en périphérie ouest, dans une ville qui est rapidement baptisée Żyrardów en son honneur. Après un passage en Russie, Philippe de Girard revient en France et participe à l’Exposition Universelle de 1844 avant de mourir en 1845. Żyrardów conservera son nom et inaugurera une statue de lui en 2016.


Romain Gary. Encore enfant à Wilno, sa mère déjà lui parlait de la grandeur de la France. Et alors que la neige s’accumulait le long des murs sales et gris de la ville et que les difficultés financières s’accumulaient pour eux, sa mère était obnubilée par le futur qu’elle voulait offrir à son fils ; le plus glorieux possible. « Tu seras général ! Ambassadeur de France ! Écrivain ! Chevalier de la Légion d’Honneur ! ». Son fils ne savait trop s’il devait vraiment y croire où si tout ceci n’était qu’un stratagème mis en place par sa mère pour oublier leur pauvreté respective. Toujours est-il que ce Romain Gary né en Pologne en 1914 sous le nom de Kacew et qui n’avait aucune goûte de sang français allait réaliser chacune de ces allégations. L’assimilation à la française, Romain Gary en est l’égérie. « Je n’ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines »  écrira-t-il dans la Promesse de l’Aube. Il a tout donné à son pays d’adoption car « La France c’est tout ce qui me reste de ma mère ». Homme au destin romanesque, Romain Gary est devenu aviateur, résistant, diplomate, écrivain, scénariste et réalisateur. Il est entré dans la légende des écrivains en remportant deux prix Goncourt l’un sous son vrai nom avec son roman Les Racines du ciel en 1956 et le second en 1975 pour La Vie devant soi sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Il est à ce jour le seul écrivain français à avoir reçu deux prix Goncourt. Le 2 décembre 1980, Romain Gary se suicide en laissant une mystérieuse lettre avec ces singuliers mots «  Jour J ». A ce jour, Romain Gary est considéré comme un important écrivain français du XXème siècle.

 

Marine AUDINETTE et Nathaniel GARSTECKA

 

Si dessous nos feuilletons précédents:

http://www.tysol.fr/a73366-Henri-III-de-Valois-roi-de-Pologne-et-de-France
http://www.tysol.fr/a73213-De-Gaulle-et-la-Pologne-1919-1921
https://www.tysol.fr/a74707-France-Pologne-des-liens-familiaux-monarchiques
https://www.tysol.fr/a75039-Napol-on-et-le-Duch-de-Varsovie

 


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Il est peu de personnages historiques présentant un destin aussi passionnant que ceux de Frédéric Chopin, Marie Curie, Adam Mickiewicz, Jean-Pierre Norblin de la Gourdaine, Philippe Girard et Romain Gary.  Ces six personnages appartiennent à première vue à des mondes et des disciplines et des périodes bien différentes. Mais en grattant le vernis on découvre que quelque chose les relie.  Terre d’exil pour certains et terre d’accueil pour d’autres, la Pologne et la France font office de vecteurs entre ces êtres qui, à leur simple évocation, ravivent et pérennisent le lien qui unit ces deux pays.

 

Frédéric Chopin. Peut-être le plus célèbre des franco-polonais. Né en 1810 en France d’un père Français et d’une mère Polonaise, il s’est toujours considéré avant tout comme Polonais. Il fait ses premières armes musicales à Varsovie, ou il passe les 20 premières années de sa vie. Il passe ensuite à Vienne ou il subit d’importantes déceptions, avant de s’établir définitivement à Paris à partir de 1831. Il y connaîtra un grand succès, favorisé par le contexte politique de l’époque. En effet, au même moment en Pologne se déroule une insurrection patriotique contre l’occupation russe. L’écrasement sanglant de cette insurrection polonaise entraîne des sentiments favorables dans les salons parisiens. Le monde de la culture découvre ainsi ce pianiste polonais dont les compositions romantiques suscitent de puissantes émotions. Ses principales œuvres sont les Nocturnes, les Préludes, le Etudes, les Mazurkas et les Valses. D’une santé très fragile, il est emporté par la tuberculose à l’âge de 39 ans. Son corps est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris mais son cœur se trouve à Varsovie, témoignage de son attachement à ces deux pays.

 

Marie Curie. Notre prochain portrait sera celui d’une femme. Pas n’importe laquelle, une femme d’exception de par sa vie, mais surtout de par sa contribution dans le monde scientifique. Notre héroïne porte le doux nom de Maria Sklodowska est vit le jour à Varsovie le 7 novembre 1867. Son enfance, elle la passa auprès de sa famille ; son père, sa mère et ses quatre frères et sœurs. Très vite, un trait de caractère allait se dégager de sa personne : l’ambition. Mais elle était pauvre et n’avait comme tout diplôme que l’équivalent actuel du baccalauréat...Pourquoi deviendrait-elle quelqu’un ? Pour autant, la petite Maria en était sûr, sa vie ne ressemblerait pas à celle des autres femmes de son époque. Tout, ses dons, son éducation, sa philosophie, la nature de son ambition...Tout l’en écarte.  Alors, rien ne l’arrêtera ! Et ce qui pour une jeune femme de cette époque aurait pu choquer, Marie n’hésita pas à le faire. A l’âge de vingt ans, elle partie vivre seule à Paris après avoir travaillé pendant trois ans en tant que tutrice dans une famille en province. Les études étaient interdites pour les femmes en Pologne, alors la Sorbonne l’accueillit à bras ouvert. Celle qui portait encore le nom de Maria Sklodowska s’échina jour et nuit à étudier la physique ainsi que la chimie à tel point qu’elle négligeait tout le monde parisien qui l’entourait.  Mais si elle ne prenait pas la peine de remarquer la société autour d’elle, un homme quant à lui, l’avait bel et bien remarquée. Il s’appelait Pierre Curie, était également physicien et malgré d’être de huit ans son aîné, il fut subjugué par elle qui « n’était pas encore belle ». Très vite une relation qui conjuguait amour véritable et passion scientifique les lia jusqu’à leur mort respective. Marie Curie continua de mélanger travail et vie familiale et ainsi commença avec son époux le travail d’une vie ; celui sur la radioactivité.  Marie Curie devînt la première femme de l’histoire à recevoir un Prix Nobel et à en recevoir deux dans deux domaines scientifiques bien distinct. Le premier en 1903 en physique et le second en 1911 en chimie. De par son mariage, Marie Sklodowska-Curie devient française, mais elle mettra un point solennel a ne pas oublier son identité polonaise ! Et pour cause, elle apprit le polonais à ses filles Irène ( qui deviendra scientifique) et Eve ( future diplomate) et les emmena en Pologne. Et surtout elle donna pour nom « Polonium » à un nouvel élément. A la suite de son exposition aux radiations, Marie Curie développa une maladie encore inconnue à l’époque et s’éteignit le 4 juillet 1934 à Passy. Depuis 1995, Marie Curie repose paisiblement au Panthéon.


Adam Mickiewicz. Considéré comme l’un des plus grands écrivains polonais, si ce n’est le plus grand, il est l’une des figures majeures de la littérature romantique du XIXème siècle. Né en 1798 à Nowogródek dans l’actuelle Biélorussie,  il est actif dans les mouvements patriotiques opposés à l’occupation russe. Il est arrêté par l’administration tsariste et exilé en Russie. Ensuite, il voyage à travers l’Europe avant de s’installer à Paris après l’insurrection polonaise de 1830-1831. Il y fréquente les cercles d’émigrés, adhérant à la Société historique et littéraire polonaise dont feront partie de très nombreuses personnalités culturelles comme Chopin, Krasinski, la Fayette ou Michelet, et les salons littéraires de la ville. Il enseigne plusieurs années au Collège de France puis devient diplomate en mission pour la France auprès de l’Empire Ottoman. Il y meurt en 1855 du choléra. D’abord enterré à Montmorency, sa dépouille est transférée en 1890 à Cracovie dans la cathédrale de Wawel. Ses plus grandes œuvres sont « les  Aïeux » (1823, troisième partie publiée à Paris en 1832), le « Livre de la Nation et du pèlerinage polonais » (écrit et publié à Paris en 1832) et « Pan Tadeusz » (écrit et publié à Paris en 1834). Son séjour parisien aura donc constitué l’apogée de sa carrière littéraire.


Jean-Pierre Norblin, né en 1745 et mort en 1830, fut un peintre, dessinateur, graveur et caricaturiste français. Alors qu’il commence sa carrière en France, sa rencontre avec le prince polonais Adam Kazimierz Czartoryski en 1772 va donner à sa vie un tournant bien singulier. Après avoir voyagé à ses côtés, Jean-Pierre Norblin va s’établir durablement en Pologne. En effet, ce n’est que trente ans après qu’il regagnera la France. Pendant cette période, il n’aura de cesse d’être au service des plus grandes familles polonaises comme artiste protégé ou précepteur de leurs enfants. Jean-Pierre Norblin devînt citoyen polonais et épousa Maria Tokarska une polonaise avec laquelle il aura deux fils. Il trouvera en Pologne une grande reconnaissance en y étant considéré comme l’un des peintres les plus importants du siècle des Lumières. Ses travaux les plus connus sont ses illustrations de Myszeida. Il sera au service du roi Stanislas II de Pologne et ouvre son école d’art à Varsovie en 1790. Cette arrivée à Varsovie va lui permettre d’être le témoin de grands événements historiques qu’il retranscrira au travers de ses œuvres, notamment le soulèvement de Kosciuszko en 1794 qui permet de le rendre célèbre en tant que peintre-chroniqueur, mais également l’accrochage des portraits des traîtres de la Confédération de Targowica sur la place du marché de la vieille ville de Varsovie ou encore le massacre de Praga.  Lors de son retour en France à partir de l’année 1804, Jean-Pierre Norblin continuera de peindre en servant de ses premières ébauches polonaises ou en relatant des événements contemporains, notamment les guerres napoléoniennes.


Philippe de Girard. Un des plus grands inventeurs français du début du XIXème siècle. Il sera l’auteur entre autres d’une machine à tisser le lin, qui le rendra célèbre jusqu’en Pologne et en Russie. Né en 1775, il participe aux combats de la Révolution Française du côté des Fédérés. Après le siège de Toulon il est contraint de s’exiler en Suisse, puis reçoit l’autorisation de revenir en France. Inventeur précoce, il multiplie les travaux et finit par être reconnu par l’administration impériale. Néanmoins, il rencontre des soucis financiers et doit s’expatrier. Accueilli en Pologne, il monte une usine de tissage de lin en 1825 à Varsovie puis un grand centre régional en 1830 en périphérie ouest, dans une ville qui est rapidement baptisée Żyrardów en son honneur. Après un passage en Russie, Philippe de Girard revient en France et participe à l’Exposition Universelle de 1844 avant de mourir en 1845. Żyrardów conservera son nom et inaugurera une statue de lui en 2016.


Romain Gary. Encore enfant à Wilno, sa mère déjà lui parlait de la grandeur de la France. Et alors que la neige s’accumulait le long des murs sales et gris de la ville et que les difficultés financières s’accumulaient pour eux, sa mère était obnubilée par le futur qu’elle voulait offrir à son fils ; le plus glorieux possible. « Tu seras général ! Ambassadeur de France ! Écrivain ! Chevalier de la Légion d’Honneur ! ». Son fils ne savait trop s’il devait vraiment y croire où si tout ceci n’était qu’un stratagème mis en place par sa mère pour oublier leur pauvreté respective. Toujours est-il que ce Romain Gary né en Pologne en 1914 sous le nom de Kacew et qui n’avait aucune goûte de sang français allait réaliser chacune de ces allégations. L’assimilation à la française, Romain Gary en est l’égérie. « Je n’ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines »  écrira-t-il dans la Promesse de l’Aube. Il a tout donné à son pays d’adoption car « La France c’est tout ce qui me reste de ma mère ». Homme au destin romanesque, Romain Gary est devenu aviateur, résistant, diplomate, écrivain, scénariste et réalisateur. Il est entré dans la légende des écrivains en remportant deux prix Goncourt l’un sous son vrai nom avec son roman Les Racines du ciel en 1956 et le second en 1975 pour La Vie devant soi sous le pseudonyme d’Emile Ajar. Il est à ce jour le seul écrivain français à avoir reçu deux prix Goncourt. Le 2 décembre 1980, Romain Gary se suicide en laissant une mystérieuse lettre avec ces singuliers mots «  Jour J ». A ce jour, Romain Gary est considéré comme un important écrivain français du XXème siècle.

 

Marine AUDINETTE et Nathaniel GARSTECKA

 

Si dessous nos feuilletons précédents:

http://www.tysol.fr/a73366-Henri-III-de-Valois-roi-de-Pologne-et-de-France
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https://www.tysol.fr/a74707-France-Pologne-des-liens-familiaux-monarchiques
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