La Pologne enquête contre la CJUE pour abus de pouvoir
Les révélations du 1er décembre 2021 de Libération ne sont pas tombées dans l'oreille d'un sourd.
En effet, Varsovie a décidé d'ouvrir une enquête pour abus de pouvoir suite aux révélations du journaliste spécialiste des questions européennes de Libération, Jean Quatremer.
L'enquête de Jean Quatremer, nous apprend que de nombreuses personnalités du Parti Populaire Européen (parti dont sont membres les LR et la CDU) et de la Alliance des Libéraux et Démocrates Européens (parti auquel l'UDI est affilié) sont impliqués dans un système bien huilé de conflits d'intérêt et de trafics d'influence, un système tentaculaire qui s'étend de la Commission européenne jusqu'à la Cour de justice de l'Union européenne. Cette dernière étant censée être le garant de l'Etat de droit, de la vertu et de l'impartialité judiciaire et juridique en Europe.
En Pologne, cette enquête a fait l'effet d'une bombe.
Le ministre polonais de la Justice, Zbigniew Ziobro, a écrit une lettre à Ursula von der Leyen la mettant en demeure de "sortir du silence et de clarifier la situation".
Cette affaire concerne non seulement des personnalités politiques telles que le membre belge de la Cour des comptes européenne Karel Pinxten (membre de l'ALDE), mais également, et cela est bien plus grave, le président de la CJUE en personne, monsieur Koen Lenaerts (président depuis 2015). L'article révèle que les deux hommes entretiennent des liens d'amitié et auraient bénéficié de dîners privés aux frais du contribuable européen.
Karel Pinxten a été condamné le 30 septembre 2021, par l'organisme anti fraudes européen (Olaf) pour le détournement de près de 500 000 euros.
On apprend également que le commissaire autrichien au Budget Johannes Hahn (membre du PPE) "qui a la haute main sur le budget de l'UE et la nomination des fonctionnaires, a accepté des invitations à participer à des chasses organisées par un lobby de propriétaires terriens. Ce type d'activité doit être déclaré au registre de la transparence, or le commissaire ne l'a pas fait", note Quatremer.
Et bien d'autres éléments encore.
Or ce qui alarme la Pologne, c'est que le président du Conseil européen et du PPE au moment des faits n'est autre que le principal opposant au gouvernement polonais, Donald Tusk.
Donald Tusk est proche d'Ursula von der Leyen et il a l'objectif de renverser le gouvernement polonais. Il est le propagateur de la désinformation sur l'intention du gouvernement polonais de faire le Polexit, entre autre.
Les faits révélés, par l'investigation du journaliste de Libération, portent atteinte à la crédibilité de la Commission européenne et a celle de la CJUE, a déclaré le vice ministre polonais à la Justice Sebastian Kaleta.
Le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro met en doute l'impartialité de la CJUE.
Une question que nous pouvons légitimement nous poser : Les décisions de la CJUE concernant l'Etat de droit, la mine de Turów, le tribunal constitutionnel polonais ainsi que la non distribution des fonds européens destinés à la Pologne et à la Hongrie, décidée par la Commission européenne, sont elles frappées du sceau de la probité et de l'impartialité ?
Les amendes records infligées à la Pologne sont-elles légitimes ?
Le conseil polonais de la magistrature (Krajowa Rada Sądownictwa), lance une résolution demandant l'arrêt des travaux de la CJUE suite à la " divulgation par les médias européens du scandale de corruption impliquant des juges et des fonctionnaires de la CJUE" comme rapporté par le magasine polonais wPolityce.
Le gouvernement polonais, par la bouche de son ministre de la Justice, annonce l'ouverture d'une enquête.
Florian MAREK, chroniqueur Tysol.