Charge polonaise contre le plan Fit for 55
Mais voilà que Varsovie a décidé de ne pas se soumettre aux injonctions de la Commission européenne. Le gouvernement polonais, souhaite parasiter l'adoption de ce plan écologique.
Ce plan Fit for 55 prévoit la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % comparativement à celles de 1990, et cela, d'ici à 2030.
Le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro appel à lutter contre ce qui n'est rien d'autre que la défense des intérêts allemands, au mépris des intérêts des autres nations de l'Union.
L'analyse du ministre polonais n'est pas infondée, il n'y a qu'à voir dans quelle situation se trouve cet hiver la France, qui a précédé avec un zèle déconcertant la mise en application du plan en fermant des réacteurs nucléaires. Aujourd'hui, Paris se retrouve face à une incapacité à fournir de l'électricité pour tous et se voit contraint d'acheter son électricité à Berlin.
Il en sera de même pour la Pologne, qui pour l'instant tient bon face à la CJUE, qui lui ordonne de fermer la mine de Turów, dont nous vous avions tenu informé précédemment.
L'eurodéputée du PiS Jadwiga Wiśniewska, dans le magazine polonais wPolityce alerte. Selon elle, il s'agit "d'un plan nocif pour toute l'Union européenne, qui peut conduire à une pauvreté énergétique généralisée."
Les Gilets Jaunes faisaient déjà remarquer en 2018 que pour beaucoup de Français, il fallait et il faut toujours choisir entre payer son loyer ou se chauffer. Le plan Fit for 55 les plongera, dans encore plus de précarité énergétique.
Le vice Premier ministre polonais Jacek Sasin dénonce quant à lui un plan au coût exorbitant pour les nations européennes.
En effet, il rappelle que la Pologne a déjà fait des efforts considérables dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et qu'un tel plan "coûterait plus de 530 milliards d'euros à la Pologne". Comme le rapportent le Visegrad Post et Gazeta Prawna le 11 janvier dernier.
Imaginez alors ce que cela coûtera à la France.
Le vice Premier ministre appelle à plus de pragmatisme et à moins d'idéologie.
Faire moins d'idéologie, avec la nouvelle coalition de gauche au pouvoir en Allemagne et Emmanuel Macron ; cela risque d'être un objectif difficile à atteindre.
(En dehors des considérations purement écologiques, ce plan favorise les intérêts des fournisseurs d'énergie allemands qui eux se moquent de l'écologie. En effet, les centrales thermiques à charbon ou au gaz tournent à plein régime en Allemagne.)
Sauf, si le prochain Président ou la prochaine Présidente de la République parvient à se défaire de cette ombre tutélaire qu'est le "couple franco-allemand" en cherchant de nouvelles alliances politiques avec par exemple la Pologne, la Hongrie, ou encore la Slovénie.
Toujours est-il que Varsovie a décidé de ne pas rendre la partie facile.
Florian MAREK, chroniqueur Tysol.