Emmanuel Macron taclé par les conservateurs européens
Lors des interventions des eurodéputés suite à l'exposé de la présidence française de l'Union européenne, Emmanuel Macron a eu droit à une leçon administrée par Beata Szydło, ancienne Première ministre polonaise et aujourd'hui eurodéputée du PiS et par Hermann Tertsch, eurodéputé du parti espagnol Vox.
Madame Szydło, dans son adresse au Président français, a dans un premier temps salué la présidence française et son programme ambitieux. Puis, la courtoisie et la diplomatie de rigueur passées, elle n'a pas hésité à égratigner le Président Macron.
En effet, elle lui rappelle que l'Europe a besoin d'unité, sans se jeter des anathèmes à la figure :
"L'Europe d'aujourd'hui a besoin d'unité, de stabilité et de bonnes solutions. Débattre, ne pas s'accuser mutuellement ou essayer de discréditer un pays simplement parce qu'il a des opinions différentes de la majorité de cette Assemblée."
Une référence à peine voilée à la campagne de diffamation et de dénigrement dont est victime la Pologne. Et notamment concernant les droits des femmes, la prétendue politique homophobe et les soit disant zones anti LGBT. Campagne à laquelle le gouvernement français s'est prêté par la bouche de son secrétaire d'État, Clément Beaune.
Elle remet en cause l'agenda écologique européen soutenu par Emmanuel Macron, qui plonge dans l'insécurité énergétique de nombreux citoyens des 27 : "Ce sont de vraies menaces et c'est ce que vivent les Européens dans nos pays" souligne-t-elle.
Elle dénonce également le fait que la Pologne soit attaquée sur son fantasmagorique non-respect de l'Etat de droit :
"Chaque fois que vous remettez en question l'Etat de droit en Pologne, je dois rappeler qu'en tant qu'ancienne Première ministre - La Pologne est un pays respectueux de l'Etat de droit."
Etat de droit que l'Europe elle-même ne définit pas et dont il n'existe aucune preuve tangible de sa mise en danger par les autorités polonaises.
Ensuite, elle rappelle que chaque voix européenne à la même valeur :
"Les voix de Varsovie ou de Budapest ont la même valeur que les voix de Berlin ou de Paris."
Autrement dit, si Emmanuel Macron veut réussir sa présidence européenne, il devra être tout aussi conciliant avec la Pologne et la Hongrie qu'avec l'Allemagne.
Puis, l'eurodéputé Hermann Tertsch du parti conservateur et souverainiste espagnol Vox est intervenu.
Il a dénoncé "l'arrogance" du chef de l'État français et son incapacité à défendre les frontières extérieures de l'Union et notamment celle de la Pologne.
Il a ensuite rappelé à Emmanuel Macron qu'il ferait mieux de regarder la poutre qu'il a dans son œil, plutôt que de chercher la paille dans celui de son voisin :
"L’Europe se trouve dans une situation dramatique. [...] Vous mettez en œuvre des mesures sous prétexte de la Covid 19, qui ressemblent aux mesures chinoises.Quand vous passez à tabac les gilets jaunes et d'autres manifestants, cela aussi est une manière d'agir à la Chinoise. Ce sont ici des violations de l’État de droit, et non des inventions utilisées dans votre guerre idéologique contre la Pologne et la Hongrie."
Enfin, il note les incohérences du discours président français et sa déconnexion du terrain :
"Vous n'avez pas dit un mot sur la famille, sur la natalité, sur les problèmes économiques auxquels les familles sont confrontées dans ce contexte de pandémie, mais il s'avère que le droit à l'avortement est votre priorité ? "
"Pour l'amour de Dieu, Monsieur le Président, nous garderons le triste souvenir de votre discours" - conclut l'eurodéputé Tertsch.
Emmanuel Macron, pensait avoir trouvé un tremplin présidentiel avec la présidence française de l'Union européenne, il se pourrait que certains lui aient déjà savonné la planche.
Florian MAREK, chroniqueur Tysol.