« moi, je vis avec un homme déconstruit »
La dernière en date est cette phrase lancée hier par Sandrine Rousseau, finaliste de la primaire des écologistes, sur le plateau de LCI, à propos des d’Emmanuel Macron : Celui-ci n’aurait pas « déconstruit les discriminations » selon elle et ce serait un « problème »
Jugeons de la profondeur et de la pertinence de l’analyse. Car, selon elle, la « déconstruction est une affaire qui, à moment donné, nécessite de passer du temps, nécessite de la bonne volonté, nécessite – car n’importe qui peut être construit ou déconstruit-, n’importe qui peut être déconstruit. La question, c’est que c’est une démarche personnelle à faire et ça demande du temps, ça demande des lectures, ça demande d’écouter les personnes qui disent être victime de discrimination, ça demande de les croire, ça demande de les accompagner, ça demande de voir avec elles ce qu’elles ont vécu, et c’est une démarche qui demande du temps, qui demande une forme de volonté, de déconstruire les a priori que nous pouvons chacun avoir »
Et de rajouter, en forme d’apothéose : « par exemple, moi, je vis avec un homme déconstruit et j’en suis hyper heureuse par exemple »
On a du mal à partager son bonheur, parce que du coup, on ne sait ce qu’est un homme déconstruit.
D’où la question de Ruth Elkrief : « mais qu’est-ce qu’un homme déconstruit ? »
Elle aurait pu profiter de cette minute de gloire pour exposer ses théories, mais non, curieusement, elle ne répond pas.
Ruth Elkrief s’adresse alors à Yannick Jadot pour lui demander s’il est déconstruit. Celui-ci ne répond pas sur la déconstruction, mais répond sur la question des violences faites aux femmes. Il ajoute : je « suis blanc, hétérosexuel et croyant », mais j’ai toute ma place dans ce débat. Être blanc, hétérosexuel et croyant, serait une forme de tare dont il faudrait s’excuser par avance. Saluons néanmoins le courage du candidat d’avoir osé affirmer ces éléments d’identité personnelle : car ce sont précisément les hommes blancs, hétérosexuels et croyants qui se sentent aujourd’hui discriminés par la mouvance du féminisme libertaire, dont certaines égéries appellent sans ambuigité « à en finir avec l’homme » et avec « l’imposture masculiniste » ( Eliane Viennot )
Finalement, on n’a pas la réponse sur ce qu’est un homme déconstruit, mais c’est un concept ecofriendly visiblement, surtout s’il applique, de gré ou de force, aux mâles dominants
Les réactions n’ont pas manqué de fuser sur les réseaux sociaux : Emmanuelle Ducros explique : « personnellement, cette phrase me fait terriblement peur. J’imagine le mec en pièces détachées »
Une autre précise : « non, un meuble ikea », ou bien « il ne peut pas répondre, il est attaché dans la cave »
On ne sait pas si le compagnon de Sandrine Rousseau est attaché dans la cave, mais on peut d’ores et déjà rendre hommage à ce héros inconnu.
En tout cas, la spontanéité des réactions des internautes a de quoi nous rassurer sur le fait que décidément, ces écolos ne vivent pas sur la même planète que nous.
Sabine Faivre