Forte poussée de l’inflation
4,4% dans l’UE, 4,1% dans la zone euro, 4,2% au Royaume-Uni, 6,2% aux Etats-Unis [1]. Des records depuis 10-15 ans. Les chiffres d’octobre 2021 sont vertigineux. Alors bien évidemment on reste loin des pics des années 70 et 80, mais les nouvelles données ont de quoi inquiéter. Tout d’abord car cette inflation a été en partie provoquée par l’action des banques centrales. Celles-ci ont inondé le marché de liquidités afin d’aider à la reprise économique.
Reprise économique qui d’ailleurs a été très mal gérée. La demande repartant à la hausse, l’offre a eu du mal à suivre, entrainant entre autres une pénurie de semis conducteurs touchant la plupart des secteurs économiques et en particulier l’informatique et l’industrie. Certains constructeurs automobiles doivent par exemple supprimer des options de leurs modèles, comme les sièges chauffants chez GM [2].
Une autre explication à cette inflation est l’explosion des prix de l’énergie (de 20% à 30% en fonction des pays). Celle-ci a deux raisons principales. Premièrement, bien entendu, le redémarrage de l’économie. Deuxièmement, les révolutions énergétiques menées par les gouvernements et les instances internationales. On l’a vu avec les manœuvres de l’Union Européenne comme son « Pacte vert pour l’Europe » signé en 2020 [3]. Augmenter la part des énergies « vertes » (ou « renouvelables ») dans le « mix » énergétique en pleine période de reprise est suicidaire. D’autant plus que ces décisions sont avant tout idéologiques. Le progressisme fait la chasse au nucléaire français et au charbon allemand et polonais, les écologistes forcent l’installation massive d’éoliennes dont l’efficacité est inconstante et obligent les citoyens à troquer leurs véhicules à essence pour des voitures électriques qu’il faut bien recharger d’une manière ou d’une autre.
L’énergie est un poste clé car une telle augmentation de ses prix entraîne automatiquement celle de tous les autres. On le constate désormais quand on va faire son plein d’essence (+35% sur 1 an) ou ses courses (+10% sur les pâtes, +6% sur les légumes).
Quelles sont les perspectives ? Peu réjouissantes. Christine Lagarde, présidente de la BCE, refuse de relever les taux directeurs et continue de penser que cette hausse de l’inflation n’est que transitoire [4]. Elle oublie un élément important : les salaires. Des pressions commencent à se faire entendre afin de les augmenter, ce qui pourrait créer un risque de spirale inflationniste. Il est donc urgent de freiner d’ores et déjà l’inflation actuelle. Les banques centrales américaine, britannique et polonaise (6,8% d’inflation en Pologne, le gaz à +53% [5]) s’y emploient déjà.
Autre élément à prendre en considération : les mesures de restriction mises en place par les gouvernements pour lutter contre un retour brutal des maladies saisonnières (grippe, COVID-19…). Si des confinements sont réinstaurés, l’économie, déjà affaiblie, souffrira encore davantage.
Ceci conjugué à l’inflation, l’hiver pré-électoral risque d’être explosif économiquement et socialement.
Nathaniel GARSTECKA
[1] https://www.boursorama.com/bourse/actualites/taux-chiffres-d-inflation-forts-marches-encore-plus-forts-6db83cd07927c28749c1524295a0f309
[2] https://rpmweb.ca/fr/actualites/nouvelles/penurie-de-semi-conducteurs-gm-retire-le-chauffage-des-sieges-de-certains-modeles
[3] https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
[4] https://www.bfmtv.com/economie/economie-social/union-europeenne/une-hausse-des-taux-en-2022-tres-improbable-pour-christine-lagarde_AD-202111150281.html
[5] https://300gospodarka.pl/news/inflacja-w-pazdzierniku-2021-finalne-dane