Aliis si licet, tibi non licet: « Que d'autres aient un droit ne veut pas dire que tu l'aies. »

La prise de parole du Président de la République le 12 juillet dernier a marqué un tournant sur la conception du libre arbitre, du choix éclairé et du principe des libertés, à commencer par celle de la libre circulation. En imposant un calendrier extrêmement serré, le 12 juillet pour le 21 juillet puis le 1er août, l’exécutif a voulu, officiellement, créer un choc. La réalité est plus simple, l’exécutif semble avoir un problème avec le droit et l’opposition à sa politique.
 Aliis si licet, tibi non licet: « Que d'autres aient un droit ne veut pas dire que tu l'aies. »

La France qui régulièrement explique qu’elle est contrainte pas les textes européens en termes d’immigration, de reconduite à la frontière, de lutte contre l’islamisme vient de s’assoir sur un vote du Parlement européen* et un du Conseil de l’Europe**. Ces deux textes mettent en garde contre toutes formes de discrimination et de pression sociale liées au vaccin. Les deux textes affirment qu’il est impossible de ne pas laisser la liberté de circuler et le droit à ne pas vouloir se faire vacciner. 

C’est à peu prés ce que le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en France, a précisé le 6 juillet dernier quand il décrit la fonction du passe sanitaire : « Son usage a été restreint au déplacements avec l'étranger, la Corse et l'outre-mer, d'une part, et à l'accès à des lieux de loisirs (NDLA : plus de 1000 personnes) , d'autre part, sans que soient concernées les activités quotidiennes ou l'exercice des libertés de culte, de réunion ou de manifestation ».

Or, l’intervention du chef de l’Etat change complétement la donne, en réduisant la jauge à 50 personnes, en limitant l’accès, début août, aux transports, cafés et restaurants, en permettant la suspension des salariés non vaccinés. Rarement une telle précipitation aura amené à autant de réduction de libertés fondamentales.

L’argument des partisans de l’exécutif est de dire : le passe sanitaire est moins attentatoire à nos libertés que le confinement. Ce qu’ils oublient c’est que toutes les décisions liées au confinement ont été temporaires avec des clauses de revoyure tous les quinze jours, alors que la loi va fixer un certain nombre d’éléments dans la durée. Une subtilité qui une fois de plus change la nature de la lutte contre la pandémie. En effet, à l’issue d’une parodie de débat parlementaire, trois pauvres jours, nous aurons, jusqu’à abrogation, l’existence d’un passe sanitaire et que celui-ci fixera le cadre et la nature de nos activités et déplacements.

Pendant les deux conflits mondiaux, des milliers d‘hommes sont venus du monde entier pour s’engager dans les rangs de la Légion étrangère. Leur contrat d’engagement précisait : « pour la durée de la guerre ».

Une loi de cette nature ne devrait pas être votée sans une condition de temporalité : « pour la durée de la pandémie », ensuite la nature des restrictions ne sont pas compatibles avec le calendrier particulièrement contraint imposé par l’exécutif.

Tout cela se fait dans une sorte d’emballement, d’hystérie réglementaire, de boulimie malsaine pour les mesures de limitation des libertés. Car à la fin la situation impose-t-elle un tel affolement ? Les chiffres de la vaccination ne sont pas mauvais avec prés de 60% ayant déjà reçu une première dose et plus de 50% deux doses. A rythme constant, à l’issue de l’été, un taux de couverture de plus de 70% aurait été atteint. L’intervention d’Emmanuel Macron à créer une mini panique et a saturé les rendez-vous. Nous aurons certainement plus de 70% en août... Mais à quel prix ?

Emmanuel Macron parce qu’il est un homme sans histoire, un homme de l’éternel demain n’a pas de véritable expérience politique, il ne sait pas ce qu’est « le » politique. Le Président ne connait que le management et l’influence. Un vrai politique sait que le vaccin n’est qu’un instrument et non pas une fin en soi, qu’aucune politique restrictive de libertés n’obtient le consentement de tous, qu’avoir le pouvoir ne veut pas dire avoir tous les droits.

 Plus de 100 000 personnes ont manifesté, samedi 17 juillet, en France contre le passe sanitaire. C’est un chiffre important pour une mobilisation en plein été. Un chiffre qui devrait faire réfléchir l’exécutif. Se remettra-t-il d’un nouvel épisode de type Gilets jaunes ?

Face au danger d’une explosion contestataire, le Président Macron serait bien inspiré de profiter de l’avis du Conseil d’Etat dans les prochains jours, concernant le projet de lois précisant les contraintes liées au passe sanitaire, pour faire descendre la pression et ne pas aller sur les chemins d’une confrontation qu’il n’est pas, cette fois-ci, certain de remporter.

Prendre son risque n’est pas courir au-devant des périls.

Arnaud Stéphan, éditorialiste Tysol, chroniqueur LCI, spin doctor

*https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32021R0953

**https://pace.coe.int/fr/files/29004/html


 

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Aliis si licet, tibi non licet: « Que d'autres aient un droit ne veut pas dire que tu l'aies. »

La prise de parole du Président de la République le 12 juillet dernier a marqué un tournant sur la conception du libre arbitre, du choix éclairé et du principe des libertés, à commencer par celle de la libre circulation. En imposant un calendrier extrêmement serré, le 12 juillet pour le 21 juillet puis le 1er août, l’exécutif a voulu, officiellement, créer un choc. La réalité est plus simple, l’exécutif semble avoir un problème avec le droit et l’opposition à sa politique.
 Aliis si licet, tibi non licet: « Que d'autres aient un droit ne veut pas dire que tu l'aies. »

La France qui régulièrement explique qu’elle est contrainte pas les textes européens en termes d’immigration, de reconduite à la frontière, de lutte contre l’islamisme vient de s’assoir sur un vote du Parlement européen* et un du Conseil de l’Europe**. Ces deux textes mettent en garde contre toutes formes de discrimination et de pression sociale liées au vaccin. Les deux textes affirment qu’il est impossible de ne pas laisser la liberté de circuler et le droit à ne pas vouloir se faire vacciner. 

C’est à peu prés ce que le Conseil d’Etat, plus haute juridiction administrative en France, a précisé le 6 juillet dernier quand il décrit la fonction du passe sanitaire : « Son usage a été restreint au déplacements avec l'étranger, la Corse et l'outre-mer, d'une part, et à l'accès à des lieux de loisirs (NDLA : plus de 1000 personnes) , d'autre part, sans que soient concernées les activités quotidiennes ou l'exercice des libertés de culte, de réunion ou de manifestation ».

Or, l’intervention du chef de l’Etat change complétement la donne, en réduisant la jauge à 50 personnes, en limitant l’accès, début août, aux transports, cafés et restaurants, en permettant la suspension des salariés non vaccinés. Rarement une telle précipitation aura amené à autant de réduction de libertés fondamentales.

L’argument des partisans de l’exécutif est de dire : le passe sanitaire est moins attentatoire à nos libertés que le confinement. Ce qu’ils oublient c’est que toutes les décisions liées au confinement ont été temporaires avec des clauses de revoyure tous les quinze jours, alors que la loi va fixer un certain nombre d’éléments dans la durée. Une subtilité qui une fois de plus change la nature de la lutte contre la pandémie. En effet, à l’issue d’une parodie de débat parlementaire, trois pauvres jours, nous aurons, jusqu’à abrogation, l’existence d’un passe sanitaire et que celui-ci fixera le cadre et la nature de nos activités et déplacements.

Pendant les deux conflits mondiaux, des milliers d‘hommes sont venus du monde entier pour s’engager dans les rangs de la Légion étrangère. Leur contrat d’engagement précisait : « pour la durée de la guerre ».

Une loi de cette nature ne devrait pas être votée sans une condition de temporalité : « pour la durée de la pandémie », ensuite la nature des restrictions ne sont pas compatibles avec le calendrier particulièrement contraint imposé par l’exécutif.

Tout cela se fait dans une sorte d’emballement, d’hystérie réglementaire, de boulimie malsaine pour les mesures de limitation des libertés. Car à la fin la situation impose-t-elle un tel affolement ? Les chiffres de la vaccination ne sont pas mauvais avec prés de 60% ayant déjà reçu une première dose et plus de 50% deux doses. A rythme constant, à l’issue de l’été, un taux de couverture de plus de 70% aurait été atteint. L’intervention d’Emmanuel Macron à créer une mini panique et a saturé les rendez-vous. Nous aurons certainement plus de 70% en août... Mais à quel prix ?

Emmanuel Macron parce qu’il est un homme sans histoire, un homme de l’éternel demain n’a pas de véritable expérience politique, il ne sait pas ce qu’est « le » politique. Le Président ne connait que le management et l’influence. Un vrai politique sait que le vaccin n’est qu’un instrument et non pas une fin en soi, qu’aucune politique restrictive de libertés n’obtient le consentement de tous, qu’avoir le pouvoir ne veut pas dire avoir tous les droits.

 Plus de 100 000 personnes ont manifesté, samedi 17 juillet, en France contre le passe sanitaire. C’est un chiffre important pour une mobilisation en plein été. Un chiffre qui devrait faire réfléchir l’exécutif. Se remettra-t-il d’un nouvel épisode de type Gilets jaunes ?

Face au danger d’une explosion contestataire, le Président Macron serait bien inspiré de profiter de l’avis du Conseil d’Etat dans les prochains jours, concernant le projet de lois précisant les contraintes liées au passe sanitaire, pour faire descendre la pression et ne pas aller sur les chemins d’une confrontation qu’il n’est pas, cette fois-ci, certain de remporter.

Prendre son risque n’est pas courir au-devant des périls.

Arnaud Stéphan, éditorialiste Tysol, chroniqueur LCI, spin doctor

*https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32021R0953

**https://pace.coe.int/fr/files/29004/html



 

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