Agression à Notre-Dame de Nice : le suspect relâché
Voici donc comment a été traitée par la Justice l’agression survenue lundi dernier à la basilique Notre -Dame de Nice, lieu de l’attentat islamiste sanglant du 29 octobre 2020, au cours duquel trois chrétiens innocents avaient été égorgées.
Cette fois-ci, ce sont des menaces hurlées en arabe, des crachats par terre, et une tentative d’agression physique qui ont entraîné l’appel en urgence du Sacristain. Mais pour le Procureur de la République, celui-ci aurait « surévalué » la menace.
En effet, « après audition des plaignants et témoins, aucun élément en faveur de l’apologie du terrorisme ou de menace n’a été recueilli » a-t-il expliqué, et d’ajouter cette phrase d’une violence terrible dans le contexte : « au final, le sacristain a pris peur suite à quelques paroles en arabe ».
Le Sacristain appréciera le caractère expéditif du classement de l’affaire et le jugement porté sur sa personne.
Qu’attendait le Procureur ? Que le suspect passe à l’acte pour juger de la validité de la menace ?
C’est la 3e agression depuis l’attentat du 29 octobre. Le Sacristain travaille de façon héroïque dans des conditions extrêmement difficiles et tendues. Il a accepté de prendre la succession de Vincent Loquès, assassiné à l’arme blanche il y a presqu’un an dans la basilique.
S’entendre dire qu’il a « pris peur « (pour rien, faut-il comprendre) suite à quelques paroles en arabe » est d’une indécence rare, alors que la communauté chrétienne s’apprête à commémorer l’attentat survenu il y a pratiquement un an.
Si Vincent Loquès avait sous-estimé la menace du terroriste le 29 octobre, il est probable que d’autres personnes innocentes seraient mortes également.
En attendant, le mis en cause de l’agression survenue lundi, « inconnu des services de police » selon le Magistrat, a été relâché dès mardi après midi.
Le Sacristain va donc désormais devoir ravaler sa peur. Il est fort probable qu’il hésitera à l’avenir à alerter les secours face à un individu menaçant qui entrerait dans la basilique.
S’il se fait taper sur les doigts dès qu’il actionne le bouton d’urgence et même s’il s’agit d’une menace sous estimée, comment peut-il gérer sa mission dans de telles conditions ?
Christian Estrosi avait demandé une Justice exemplaire. On appréciera le niveau d’efficience du souhait formulé.
Dormez, braves gens, la Justice de ce pays veille sur votre sécurité.
Sabine Faivre