[Vidéo] Claque salutaire de la Pologne à l’Union Européenne
Le journal le Monde a publié aujourd’hui deux couvertures. Vous pouvez constater entre ces deux couvertures une certaine forme d'évolution. La première est plus intéressante que la seconde. Elle fait suite à la décision du Tribunal Constitutionnel polonais de ne pas reconnaître la primauté de la loi européenne ou des traités européens sur tous les sujets et certainement pas sur ce que les Polonais considèrent comme l'expression normale de leur souveraineté inviolable.
Voici ce que dit le Tribunal Constitutionnel polonais : « La tentative d'ingérence de la Cour de Justice de l'Union Européenne dans le système judiciaire polonais remet en cause les principes de l'Etat de droit, de la primauté de la Constitution polonaise ainsi que le principe de sauvegarde de la souveraineté dans le processus d'intégration européenne. » On ne peut pas mieux dire et cette position du Tribunal Constitutionnel polonais est exactement conforme à ce que nous pensons chez Via | la voie du peuple, de la manière dont les relations doivent s'instaurer entre les Etats membres de l'Union et l'Union Européenne elle-même.
Ce qui est intéressant, ce n'est pas tant la décision polonaise qui était attendue, d'ailleurs, ce conflit entre la Pologne et l'Union dure depuis déjà de nombreux mois, c'est l'ensemble des réactions des responsables européens et français. On entend maintenant parler de mise au pas de la Pologne. On entend que les subventions promises à la Pologne au titre du plan de relance européen pourraient être remises en cause, il y en a pour une bonne trentaine de milliards d’Euros. Et on entend surtout que, décidément, ces Polonais sont insupportables. Ils constituent une véritable agression. Cette décision constitue une véritable agression à l'égard de l'Union Européenne en tant que telle. Décidément, à Bruxelles, on commence à en avoir assez de ces pays du groupe de Visegrad, c'est à dire principalement la Pologne et la Hongrie, qui ne cessent de considérer qu'après tout, ils doivent rester maîtres chez eux et que la souveraineté du peuple hongrois ou polonais l'emporte largement sur les traités européens.
C'est la position que devrait adopter la France, tout simplement. Et le secrétaire d'Etat aux Affaires Européennes, Clément Beaune, qui n'est jamais à l'abri d'une bêtise, jamais en retard non plus d'une ineptie, dit que c'est insupportable, que la France fera tout pour faire respecter les traités européens. Cette décision polonaise a valu l'ignominie de l'injure d'être nazie de la part du journal Le Monde. Tout de même, ça dénote bien du climat dans lequel nous sommes en matière d'affaires européennes depuis longtemps. Et ça montre bien qu'effectivement, il y a des sujets qu'il est difficile d'adopter ou d'aborder de manière sereine. Néanmoins, je dois reconnaître au journal Le Monde une conclusion pertinente dans l'un des trois articles qu'il consacre dans son édition d'aujourd'hui à cette affaire polonaise. « Il faudra bien un jour crever l'abcès et décider ce qu'adhérer à l'Union européenne veut dire ». Le même article constate que les Polonais sont sans doute très attachés à l'Union Européenne, mais davantage aux aides économiques qu'ils en reçoivent qu'à l'ensemble et au système de valeurs que promeut l'Union. Je suis persuadé que si on faisait la même enquête en France, on aboutirait sans doute à la même conclusion. Ceci ne fait que nous conforter dans notre volonté de couper le lien entre ces institutions européennes qui nous étouffent et de faire en sorte que ce qui doit vraiment être européen, protecteur et efficace pour nous, ce sont les projets de coopération entre les pays, les rapprochements entre les industriels, les grands projets européens d'investissements et de recherche soient menés. Nous n'avons pas besoin de la Commission de Bruxelles pour ça. Prenons exemple sur le gouvernement polonais. Et inspirons-nous-en.
Jean Frédéric Poisson – Président de VIA | la voie du peuple