Manifeste des 343 : « Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! » [Manon Roland montant à l’échafaud, le 8 novembre 1793]
Le terreau dans lequel est née l’idéologie soixante-huitarde a produit des fruits pourris, que l’on voit aujourd’hui se déverser dans les médias : pédo-criminalité, corruption, inceste, cortèges de morts inexpliquées, d’overdoses ou de suicides, pour ne parler que des affaires récentes ayant impliqué des personnalités emblématiques de la gauche au pouvoir comme l’affaire Duhamel.
Pourtant, 50 ans après le triste manifeste des 343 revendiquant leur avortement clandestin, les femmes appartenant à la même « élite » intellectuelle continuent de revendiquer les mêmes filiations intellectuelles, celles de Simone de Beauvoir, de Foucault, pédophile notoire, et des penseurs de gauche.
Elles n’ont, semble-t-il, pas progressé d’un iota dans la compréhension de l’idéologie soixante-huitarde et de ses ravages pour la condition féminine, ni tiré les leçons de l’immense champ de ruines créé par cet héritage.
Pour ne parler que de Simone de Beauvoir, égérie du féminisme de gauche : qui peut ignorer qu’elle fut révoquée en 1943 de l’Education Nationale pour « incitation de mineures à la débauche » ? Qui peut oublier qu’elle menait grand train sous l’occupation allemande ?[1]
Et donc on s’étonne de voir ce nom resurgir, qui révéla plutôt ce que la libération sexuelle produisit de pire : un mélange de prédation et de perversion sexuelle, de pulsions de mort, maquillée en liberté. Pendant que Simone de Beauvoir buvait du champagne dans des soirées très sélects avec la Gestapo, des femmes de l’ombre résistaient contre l’occupant nazi au péril de leur vie. D’autres subissaient la déportation et mouraient dans les camps de concentration, d’épuisement, de maladie ou dans les chambres à gaz.
Comment, celle qui a déclaré : « j’ai usé de ma liberté pour méconnaître la réalité du moment que je vivais » ( l’occupation ), peut-elle encore servir d’alibi intellectuel pour les défenseurs de la liberté ?
Mais les 343 signataires ont sans doute rayé d’un trait cet épisode peu reluisant de la vie de Simone de Beauvoir, qui ne cadre pas vraiment avec le sens de l’histoire ni avec une quelconque honorabilité.
Ainsi, ces 343 nouvelles signataires, « revendiquent » avoir avorté au-delà du délai légal hors du territoire français : pour un peu, elles se prendraient pour des résistantes en temps de guerre, se faufilant à travers les lignes ennemies. Ceci est d’une indécence rare au regard de l’enjeu et du contexte.
Le tragique du manifeste réside dans la pauvreté de son argumentation, réduite à quelques poncifs battus et rebattus, comme celle de l’illusion d’une « liberté » qu’octroierait l’avortement en supprimant la vie en gestation dans l’utérus féminin.
De quelle liberté s’agit-il en réalité ? Curieux renversement qui ferait de ces femmes des héroines, quand elles ne sont que les proies d’une idéologie au bout de laquelle se trouve ni plus ni moins que la mort : la mort intime, la mort de l’autre, la mort existentielle.
Les politiques, de gauche comme de droite en France, ont créé un mythe autour de l’avortement, avec Simone Veil comme principale prophète, et ce, même si l’esprit de la loi actuelle n’a plus de rapport avec la loi qu’elle fit adopter en 1975. Mythe que nul ne peut déconstruire à moins de passer pour une ennemie de la « liberté ».
Mais tandis que l’Etat déplore le seuil des 100000 morts du Covid dans un décompte funèbre quotidien, on ne voit personne s’affliger des 220000 morts provoquées chaque année par l’interruption de grossesse en France. Ces morts là, personne ne s’en émeut, ce ne sont que des statistiques pour l’INS. Ce sont les morts sur lesquels depuis 50 ans, s’est bâtie la plus grosse escroquerie de l’histoire.
Dans ce contexte pandémique, voir des femmes revendiquer de pouvoir provoquer la mort d’un fœtus de 14 semaines, ajoute l’indécence au tragique et reflète l’état gravement dépressif de la société dans laquelle nous vivons.
Sabine Faivre, Psychologue et Auteur de « la vérité sur l’avortement aujourd’hui », Ed Téqui, 2006.
[1] « Une si douce occupation », Gilbert Joseph, Albin Michel.