Christian Estrosi souhaite davantage de restrictions
Depuis quelques semaines, Christian Estrosi ne sait plus quoi faire pour passer pour le premier de classe de la Macronie.
Le Maire de Nice est prêt à tout, disons le clairement, pour se hisser au top 1 des élus les plus « exemplaires » dans la lutte contre le Covid. Sauf que là, ce n’est plus de l’exemplarité, c’est une forme de jusqu’au boutisme irrationnel et dangereux.
Concernant l’épidémie, il se contente de relayer les quelques slogans tout faits venus d’en haut, et à les vendre en pâture aux niçois, sans esprit critique, pensant que ceux-ci se jetteront à corps perdu dans cette rhétorique alarmiste et se précipiteront, tels des moutons affolés, sur les centres de vaccination.
Or cela semble fonctionner en partie, mais pas en totalité, car une partie non négligeable de la population niçoise est vent debout contre la gestion de la crise sanitaire, et se rassemble par milliers depuis le mois de Juillet pour dire non à ce qui ressemble de plus en plus à une véritable tyrannie sanitaire et intellectuelle.
C’est bien là que le bât blesse et c’est ce qui irrite au plus haut l’édile de la ville de Nice.
Car nombreux sont ceux qui, intelligemment, se dressent contre le passage en force de la Macronie et ses relais locaux sur le pass sanitaire et la mise sous cloche des libertés fondamentales des citoyens, sans parler de l’opposition à l’obligation vaccinale, contraire au code de la déontologie médicale.
C’est donc un bras de fer qui est engagé depuis plusieurs mois, à l’initiative d’Emmanuel Macron, qui alternant conseils de défense et discours alarmistes, pressions en tous genres, nudges distillés partout, a décidé de conduire à marche forcée la population entière vers ce qu’il pense être le Saint Graal de la sortie de l’épidémie : la vaccination.
Le gouvernement a décidé aujourd’hui, dans une stratégie clairement assumée, de faire porter l’entière responsabilité de la reprise de l’épidémie aux seuls non vaccinés.
C’est ainsi qu’avec un aplomb stupéfiant, compte tenu de l’évolution des données sur l’échec vaccinal, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a déclaré : « notre objectif est de faire reposer les contraintes sur ceux qui ne prennent pas leurs responsabilités » : entendez, sur les non vaccinés.
Christian Estrosi lui a emboîté le pas, en demandant explicitement dans les 4 vérités : « je demande qu’il y ait des restrictions supplémentaires pour ceux qui refusent le parcours vaccinal. Il n’y a pas de raison que les vaccinés payent pour les non-vaccinés ».
Son idée, lumineuse il faut l’avouer : demander des restrictions sur les restrictions, comme en Autriche : sanctionner les non vaccinés en leur interdisant, malgré un test PCR négatif, l’accès aux lieux culturels, sportifs ou de loisirs. Un bel acharnement digne d’une dictature en puissance, et dont on attend avec impatience la mise en œuvre : concrètement, les contrevenants (à quoi d’ailleurs ?), seront fichés et tracés, puis coincés et verbalisés dans les lieux culturels ou festifs ?
Il n’est pas sûr que cela tienne du point de vue légal.
Mais Christian Estrosi n’en est pas à sa première incartade : en août dernier, il avait annoncé que la vaccination pour les enfants conditionnerait l’accès aux centres de loisirs de la ville de Nice. Suite à l’action d’un avocat spécialisé ayant alerté le Préfet, il avait dû retirer son annonce, laquelle était en réalité parfaitement illégale.
Finalement, la leçon de l’histoire est qu’il ne suffit pas de s’autoproclamer « camp du bien » pour incarner la droiture et la justice.
Quant à la vérité, elle semble avoir déserté depuis longtemps les officines du pouvoir.
Sabine FAIVRE