C’est un effet domino stupéfiant qui est en train de se jouer aux USA en matière de défense de la vie : six Etats ont successivement adopté des mesures destinées à restreindre, voire interdire le recours à l’avortement.

L’Arkansas a interdit, le 6 mars dernier, l’IVG, y compris en cas de viol ou d’inceste. Seule exception admise, lorsqu’il s’agit de sauver la vie de la mère.

Le 14 Avril, l’Ohio a voté le rétablissement d’une loi de protection du fœtus porteur de Trisomie 21.

Fin Avril, dans l’Etat du Montana, le Sénat a approuvé une mesure visant à modifier la Constitution de l’Etat pour définir la vie « dès la conception ». Le gouverneur républicain Greg Gianforte a approuvé trois projets de loi, interdisant l’avortement après 20 semaines de grossesse, favorisant la proposition d’échographie aux femmes avant une IVG, et interdisant l’envoi de produits abortifs par voie postale.

En effet, la pandémie a accentué un phénomène préoccupant : 40% des IVG se font par voie médicamenteuse à domicile, grâce à l’envoi d’ordonnances de pilules abortives par mail, ce contre quoi ces Etats veulent lutter, du fait des risques sur le plan médical ou psychologique.

Le 26 Avril, l’Etat d’Oklahoma, a adopté, avec le soutien de son gouverneur Kevin Stitt, trois projets de loi visant à limiter les avortements, avec une interdiction absolue si les battements de cœur du fœtus sont détectables, soit à environ à 6 semaines de grossesse.

En Arizona, a été promulguée l’interdiction de l’IVG pour cause de Trisomie 21, jugée discriminatoire pour les personnes porteuses de cette mutation chromosomique. Cathi Herrod, présidente du groupe social-conservateur, a publié suite à cette interdiction un communiqué intitulé symboliquement : «  la vie gagne ».

Même scénario dans l’Etat d’Idaho, puisque la loi interdit désormais l’avortement dès que le cœur du fœtus peut être entendu.

Un mouvement sans précédent, qui, avec la nomination d’Amy Coney Barret comme juge de la Cour Suprême, pourrait permettre la remise en cause de l’arrêt de 1973 Roe v. Wade. 

Le principal groupement d’associations pro-choix,  ACLU (the American Civil Liberties Union) a annoncé attaquer ces mesures devant une cour de Justice.

La défense de la vie est un sujet primordial aux USA : il suffit de lire le récent témoignage de l’ancienne directrice d’un Planning Familial, Abby Johnson, passée dans le camp de la « Coalition pour la Vie », pour comprendre la puissance de mensonge et de manipulation exercée par les lobbies prochoix, qui utilisent la cause des femmes pour nourrir en réalité un colossal empire financier…sur le dos de la vie.

Il faut espérer que ce mouvement parviendra jusqu’en France, et qu’il suscitera une prise de conscience sur les enjeux en matière de protection de la vie humaine, un des murs porteurs de civilisation.

Sabine Faivre, Psychologue et Auteur de « la vérité sur l’avortement aujourd’hui », Ed Téqui, 2006.